Le texte reproduit ci-dessous a été envoyé par courrier à la Maire de Coulogne.
Objet : Préservation du patrimoine bâti et naturel de Coulogne, Développement des itinéraires doux, Corridors écologiques le long des itinéraires, Développement énergies solaires Église St Jacques
Madame la Maire, Madame la Vice-Présidente,
Nos associations, Citoyennes et Citoyens du Calaisis pour le climat (les 4C) et Environnement et Patrimoines du Calaisis (l’EPAC), alertées par les habitants, vous ont déjà interpellée en novembre dernier sur la question de la sauvegarde d’un espace naturel boisé et protégé rue du Paradis à Coulogne, toujours menacé aujourd’hui. Nos demandes n’ont malheureusement reçu aucune réponse sur le fond, si ce n’est un renvoi vers les services techniques qui, pour leur part, n’ont toujours pas répondu à notre sollicitation de rendez-vous.
Nous vous contactons de nouveau sur cette question, ainsi que sur plusieurs autres que les citoyens et nos associations peuvent se poser malheureusement a posteriori, sur :
- l’aménagement de la piste cyclable en milieu humide sur le chemin du contre halage le long du canal de Saint-Omer entre le pont à deux trous et la rue du Calvaire,
- les coupes de boisements longeant la voie SNCF aux abords de cette voie douce,
- la rénovation de la toiture de l’église Saint Jacques,
- enfin, le fonctionnement du conseil de développement de Grand Calais Terres & Mer.
Piste cyclable entre le Pont à deux trous et le pont suivant
Nous nous réjouissons évidemment que l’on aménage de plus en plus de pistes cyclables dans le Calaisis. Mais si on avait demandé leur avis aux cyclistes et aux habitants, ils auraient pu soulever les questions suivantes quant à la pertinence d’une telle initiative dans la mesure où le tracé n’offre ni agrément ni utilité :
- Il ne relie pas vraiment deux quartiers, comme annoncé, car Préville est déjà desservi par l’Eurovélo 5 (véloroute des Marais), bien plus proche, qui suit le canal de Guînes ;
- Il borde le canal, mange l’ancien talus. Un endroit nu, sans habitation, peu agréable, éventé, sans arbres (va-t-on en planter ?) ;
- Techniquement, pour les pistes cyclables, « la meilleure des solutions » n’est pas forcément le bitume, on le sait, pour la perméabilité notamment… Était-ce là un endroit prioritaire à bitumer ? Ne serait-il pas plus opportun dans ce cas, comme le préconise le Plan Climat de l’Agglomération, de le faire de couleur claire, perméable pour la préservation de notre environnement, des paysages, pour anticiper les vagues de chaleur futures ? Dans le budget, quelle est la part retenue pour le verdissement de cet itinéraire ? Pour la remise en ordre du système de wateringues à cet endroit ? Quelle adéquation avec les orientations du Schéma de cohérence Territoriale du Calaisis qui préconise que les installations touristiques fassent l’objet d’aménagements de qualité s’inscrivant dans leur environnement paysager et que les projets d’aménagement à proximité des rivières, canaux, wateringues, zones humides valorisent cet environnement tout en le respectant ?
- Cette réalisation engendre un coût budgétaire évident alors que le bon sens voudrait que les dépenses s’attaquent d’abord à une prise en compte minimale du vélo qui n’existe même pas dans la ville de Coulogne dépourvue totalement d’arceaux pour stationner, de doubles-sens cyclables dans les rues à 30 km/h en sens unique motorisé sans compter la mise en sens unique du bord du canal de Guînes excluant les cyclistes !
- Cette piste entre deux ponts ne peut avoir de sens à terme que si elle se prolonge vers Les Attaques, est-ce prévu ? Quelle est sa pertinence et sa priorité dans le cadre du plan vélo de l’agglomération ?
Coupes rases de boisement de boisements longeant la voie SNCF
La SNCF et la région nous ont imposé une restructuration au rabais de la voie mère à Calais, sans réels aménagements environnementaux pour les quartiers riverains, sans respect des engagements pris lors de l’enquête publique concernant le projet Port 2015 de restructuration lourde de cet itinéraire… Et maintenant voilà que nous assistons à des coupes rases le long d’itinéraires SNCF comme en cet endroit. Si de telles coupes sont concevables à proximité immédiate des voies, peut-on laisser faire ainsi de telles destructions écologiques et paysagères sur notre agglomération sans réaction ?
Réfection du toit de l’église Saint-Jacques
Comme le projet de Plan Climat de Grand Calais le précise, la production d’électricité photovoltaïque sur le territoire en 2016 ne représentait que 0,06 % de la consommation d’électricité sur le territoire. Le potentiel de développement est pourtant très important. Il est évalué à 546 GWh/an, soit 76 % de la consommation d’électricité du territoire, ou 15 % de la consommation totale d’énergie. L’objectif du plan climat est d’augmenter la part de l’énergie solaire dans les consommations locales en encourageant et développant les projets photovoltaïques. Suite à une publication des 4C, la presse locale à bien voulu interroger la commune de Coulogne sur la réfection du toit de l’église Saint-Jacques qui ne prévoit pas l’installation de panneaux solaires. M. Philippe Wintrebert élu de la commune précise dans sa réponse qu’il estime, sans réelle évaluation de l’opportunité d’une telle opération de développement soutenable, que le coût et la rentabilité de l’opération ne permettent pas « forcément » de rentabiliser l’investissement.
Pourquoi avant ces travaux, en partenariat avec l’État, le département, Grand Calais et la région qui, à travers ses appels à projet, souhaite massifier le solaire photovoltaïque en Hauts-de-France, ne pas engager ces études et recherches de financement pouvant, le cas échéant, rentabiliser la réfection de la toiture elle-même ? 60 % des émissions de GES de la France proviennent des collectivités locales, et 70 % des solutions pour amenuiser les conséquences du changement climatique se situent au niveau local. Depuis des décennies qu’on évoque ces questions, chaque fois que des choix peuvent s’opérer vers le développement durable, on les ignore ou on ne sait nous répondre que par le « coût financier », bref, par la vision à très court terme. Aussi nous vous posons la question : à Coulogne, à Grand Calais Terres & Mers, l’un des premiers territoire en Europe menacés par les risques liés au dérèglement climatique, la lutte contre le changement climatique, ça commence vraiment quand ?
Vous trouverez ici le lien vers un article évoquant l’un des appels à projet de la région sur ce sujet du solaire en Hauts-de-France.
Conseil de développement de Grand Calais Terres & Mers
Autant de questions auxquelles les habitants tout comme nos associations mériteraient d’obtenir des réponses. Tout comme pour l’ensemble des projets de territoire sur lesquels le Conseil de Développement de Grand Calais Terres & Mers devrait porter un avis en lien avec la population et qui ne le fait pas. Quid en effet de l’absence d’action de ce Conseil de Développement qui a normalement pour mission la concertation avec les acteurs du territoire et la population ?
Nous n’avons jusqu’à présent obtenu aucune réponse de Madame la Présidente d’agglomération comme de Monsieur le Président de ce Conseil de Développement sur cette question (cf. Correspondance des 4C du 15 décembre 2022). La participation citoyenne et la transparence de l’information sont pourtant des principes fondamentaux des enjeux de développement durable définis depuis le premier Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, en 1992.
La préservation du patrimoine paysager et écologique communal, nécessaire à la fois à la mémoire, au climat et à l’environnement que nous léguerons aux générations futures, l’amélioration de la place du vélo de manière cohérente, en définissant une vraie stratégie, des priorités, la transition énergétique, en recherchant conseils et concertation auprès des habitants, des usagers et de leurs représentants, dans une optique réelle de réponse aux exigences de développement durable, la coproduction depuis le montage de projet jusqu’à la cogestion de celui-ci, un partenariat équitable entre maître d’ouvrage, maître d’œuvre et « maîtres d’usages » que sont les habitants et les acteurs du territoire, sont des outils parmi bien d’autres encore de la nécessaire adaptation et transition écologique de notre territoire. Nous souhaiterions pouvoir nous entretenir avec vous de ces sujets.
Pour cela nous nous permettons de vous demander une nouvelle fois, en tant que Maire de Coulogne, Vice-Présidente espaces naturels et performances énergétiques habitat de Grand Calais Terres & Mers, dans quelle mesure et conditions une telle rencontre pourrait être envisagée et organisée ?
À votre disposition pour tout complément d’information, nous vous prions d’agréer, Madame la Maire, Madame la Vice-Présidente, l’expression de nos sentiments les meilleurs.