Les premières réponses des candidat⋅e⋅s au Pacte pour la Transition lors du débat des élections municipales sur Wéo

Mardi 11 février, a eu lieu un débat télévisé entre six des sept candidat⋅e⋅s déclaré⋅e⋅s aux élections municipales à Calais. Il était diffusé par la chaîne de télévision régionale Wéo et était animé par Jean-Michel Lobry, PDG de Wéo, et Olivier Pecqueux, chef d’édition du journal régional La Voix du Nord à Calais. La rediffusion du débat est disponible sur le site de Wéo.

Les candidat⋅e⋅s présent⋅e⋅s étaient :

  • Natacha Bouchart (liste de la majorité sortante)
  • Françoise Millot (Lutte ouvrière)
  • Virginie Quénez (union de la gauche et des écologistes, liste Respirer Calais 2020)
  • Laurent Roussel (sans étiquette, liste Rassemblement des citoyens calaisiens)
  • Pierre Taverne (sans étiquette, liste Groupe d’Action Municipal)
  • Rudy Vercucque (ex-Rassemblement National, liste sans étiquette Avenir Commun)

Le candidat Marc de Fleurian (Rassemblement National, liste Calais pour vous) était absent, n’ayant pas souhaité participer au débat.

Parmi les trois sujets abordés lors de cette soirée et choisis par les organisateurs, le second était l’environnement et le « mieux-vivre ensemble » (à partir de 49 min). Pendant cette séquence, après l’énonciation de propositions par trois candidat⋅e⋅s, Olivier Pecqueux leur a rappelé qu’ils et elles avaient été sollicité⋅e⋅s par notre collectif Climat pour s’engager sur 10 mesures minimum du Pacte pour la Transition (à partir de 57 min 6 s). Plusieurs candidat⋅e⋅s ont ainsi répondu à cette demande.

Afin de rendre disponible et accessible le débat sur ce sujet qui nous intéresse et de conserver une trace de ces prises de positions, voici la transcription intégrale des 25 minutes d’échanges sur l’environnement et le « mieux-vivre ensemble ».

Les animateurs du débat de Calais sur Wéo, Olivier Pecqueux et Jean-Michel Lobry

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Verbatim du débat sur l’environnement

Olivier Pecqueux (49 min 33 s) : On a choisi l’environnement à la rédaction parce qu’on considère – on est pas les seuls évidemment – que l’environnement est le thème majeur des élections, des municipales. Ce n’est pas propre à Calais. C’est un thème qui touche tout le monde, toutes les générations, beaucoup les jeunes. Parfois d’ailleurs il y a un sentiment très anxiogène quand on parle environnement et quand on parle du devenir de la planète. On est parti d’un constat qui est qu’un élu de proximité, un élu local, est surtout là pour assurer le bien-être des administrés. C’est vrai que chaque personne va voir son petit confort à côté chez soi. Au delà des mesures qui vont être prises pour améliorer le bien-être des habitants dans leur propre quartier, on a envie de vous poser la question tout simplement. En regardant un petit peu plus loin, avec un regard beaucoup plus large, quelles mesures, quelles propositions vous pourriez faire pour améliorer le bien-vivre ensemble au sens très large, et finalement pour contribuer, modestement et localement, à l’avenir de la planète, à la préservation de cette planète ?

Jean-Michel Lobry : Et quel projet inclusif et mobilisateur ? Alors je vais commencer par celles et ceux d’entre vous qui ont des crédits temps. Virginie Quénez, vous en êtes à 3 minutes 35, donc vous rattrapez Natacha Bouchart qui est à 5 minutes 54. Vous pouvez y aller. Vos propositions.

Virginie Quénez (union de la gauche)

Virginie Quénez (50 min 56 s) : Bien, merci. Mes propositions donc en terme d’environnement et de mieux vivre ensemble. Nous avons un axe phare dans notre programme qui est l’installation dans chaque quartier par exemple des maisons du vivre ensemble. Tout simplement parce qu’on s’est rendu compte que les habitants de cette ville avaient besoin de recréer du lien, et qu’il étaient éloignés des services de proximité. Une maison du vivre ensemble avec des services administratifs, des services de soins, comme des médecins. Il y a beaucoup de quartiers au sein de Calais dans lesquels les gens rencontrent des difficultés pour se faire soigner. C’est un besoin de sécurité de proximité, donc c’est le redéploiement de la police en police de proximité et de médiation. Aussi dans ces maisons du vivre ensemble, il y aurait des lieux de vie, des lieux d’animation.

Jean-Michel Lobry : Combien vous en installez ?

Virginie Quénez : Dans chaque quartier.

Jean-Michel Lobry : Dans chaque quartier de la ville.

Virginie Quénez : On serait à douze ou treize.

Jean-Michel Lobry : D’accord.

Virginie Quénez : Des lieux de vie qui sont importants pour les habitants, pour les associations, pour les jeunes, pour les artistes – on aurait des ateliers – et les conseils de quartier. Les conseils de quartier qui se tiendraient dans ses maisons du vivre ensemble. Nous souhaitons que les habitants reprennent en main leur ville, reprennent en main leur quartier, et ce serait dans ces maisons que les décisions seraient prises, sur les projets du quotidien, quartier par quartier, ou à l’échelle de la ville…

Jean-Michel Lobry : Oui d’accord.

Virginie Quénez : … s’agissant des plus gros projet, par exemple à plus de 15 millions d’euros, où on s’engage à consulter la population calaisienne.

Jean-Michel Lobry (52 min 27 s) : Jean-François nous dit (affichage à l’écran de la question du téléspectateur) : « Aucun candidat ne s’est positionné sur la pollution dûe aux ferrys. Dès que certaines conditions sont réunies c’est horrible et irrespirable. Il est clair que cela ne va pas ramener des touristes. » Qui me la prend celle là ? Pour nous donner une réponse, une proposition. Allez-y madame Millot.

Françoise Millot (Lutte ouvrière)

Françoise Millot : Moi je pense effectivement qu’une grande cause de la toxicité de l’air à Calais, c’est les ferrys. Les compagnies maritimes ne se sont jamais posées la question d’utiliser un carburant moins cher, pardon, qui serait plus cher et moins polluant.

Jean-Michel Lobry : Et vertueux.

Françoise Millot : Parce que le problème, c’est bien entendu la rentabilité de ces grandes compagnies qui font du profit sur le dos, non seulement de…

Jean-Michel Lobry : Mais ça c’est votre commentaires. Alors…

Françoise Millot : Ce n’est pas seulement un commentaire. Parce que vous comprenez, on peut faire des tas de projets. Moi mes colistiers ils ont pleins de projets en matière d’écologie, aussi. Les habitants, il y en a ici des projets. Mais il s’agit de projets concrets vous dites. Ça veut dire quoi l’air pur à Calais ? On va s’attaquer aux compagnies maritimes ? Moi je serais pour, mais pour ça il faut la mobilisation des travailleurs. C’est à ça que j’en appelle. C’est à ça mon programme. Mon programme est un vote ouvrier, pour que l’ensemble des travailleurs se regroupent sur ce vote, pour dénoncer le pouvoir du patronat de nuire. Regardez ici, nous avons deux sites Seveso…

Jean-Michel Lobry : Attendez, attendez, vous êtes à 7 minutes 20. On va continuer le tour…

Françoise Millot : Vous êtes sûr que les sites Seveso soient bien sécurisés ici ? Moi je ne le suis pas et la population non plus.

Jean-Michel Lobry : Oui Olivier. Monsieur Taverne a un crédit temps.

Olivier Pecqueux (54 min 4 s) : Juste sur les ferrys, sur la pollution des ferrys. C’est effectivement une pollution qu’on a déjà expliqué dans nos colonnes lorsqu’il y a eu des rapports qui ont été faits sur les émanations. On a déjà parlé de la part de pollution des ferrys. Donc c’est une réalité. Les nouveaux ferrys qui sont commandés sont censés être un peu plus propres, un peu plus écologiques. Ce qu’il y a c’est qu’il ne sont pas arrivés encore. Donc ce qui est intéressant c’est aussi de voir qu’il y a une prise de conscience. Elle n’est pas totale. Après, le trafic trans-manche avec des voiles, ce n’est pas pour demain. C’est aussi une réalité. Je pense que la technologie n’est pas encore au point, sauf à avoir quelqu’un qui ici pourrait nous l’exposer. Jusque une précision aussi, c’est qu’il y a une association locale, qui est l’ADECA, qui se chargeait de la défense de l’environnement, et qui depuis près de 20 ans soulevait cette problématique de la pollution des ferrys. Elle n’était pas suffisamment puissante, pas suffisamment entendue. Malheureusement c’est une association qui va disparaître, on l’a appris la semaine dernière.

Jean-Michel Lobry (55 min) : Pierre Taverne, une question de Céline (affichage à l’écran de la question de la téléspectatrice) : « Le centre-ville est nettoyé tous les jours de fond en comble, mais on oublie les quartiers autours. » La propreté, le nettoyage, c’est aussi une préoccupation exprimée par pas mal de téléspectateurs ce soir. Qu’est-ce que vous leur répondez ?

Pierre Taverne (groupe d’action municipal)

Pierre Taverne : Évidemment, ça se comprends puisque la propreté c’est du bien-être. Donc être bien dans sa ville c’est d’être dans une ville propre. Effectivement on peut se balader tranquillement sans voir des détritus, des poubelles ou autre. Alors effectivement, par rapport à cela, quand on parle de bien-être. Bon, le problème des compagnies maritimes qui sont… On est face au citoyen qui pour son bien-être, d’abord il vaudrait avoir un peu de quoi manger dans son frigidaire. Et on lui parle de millions, de ceci cela. Donc il y a un décalage. Alors le quotidien, ça doit être d’abord que les personnes qui puissent conduire leur enfants à l’école, qui puissent avoir des crèches accessibles, et tout. Ils se sentent bien. Ils ne sentent pas tout le temps en état d’infériorité. Aujourd’hui on a besoin…

Jean-Michel Lobry : C’est-à-dire, état d’infériorité ?

Pierre Taverne : C’est-à-dire que tout ceux qui ont des problèmes financiers, voire de vie commune, ils doivent de nouveau avoir un peu de bonheur, avoir moins d’anxiété.

Jean-Michel Lobry : D’accord.

Pierre Taverne : Aujourd’hui, il y a un manque au niveau de Calais par rapport à cela.

Jean-Michel Lobry (56 min 28 s) : Rucy Vercucque, on vous propose de planter des arbres. (affichage à l’écran de la question d’un téléspectateur à tous les candidats) Cela fait parti de votre programme ? Notamment sur le front de mer.

Rudy Vercucque (sans étiquette)

Rudy Vercucque : Oui, bien évidemment en fait…

Jean-Michel Lobry : Alexis qui écrit ça.

Rudy Vercucque : Nous ce que nous allons proposer, c’est un permis vert. Un permis vert c’est un permis qui donne droit au citoyen de re-végétaliser son quartier. Cela existe dans d’autres villes, on ne l’a pas inventé. Ce qui est bon ailleurs peut être bon chez nous. Donc ce qui permet aussi aux citoyens de donner accès aux jardins partagés dans lesquelles il y aura des composteurs, qui seront installés afin de permettre aux calaisiens de recycler directement leurs déchets, et donc peut-être aussi faire baisser la taxe des ordures ménagères. C’est l’une des pistes que nous proposerons dans notre programme.

Jean-Michel Lobry : Olivier.

Olivier Pecqueux (57 min 6 s) : Oui, juste les candidats ont été interpellés par un collectif, le collectif Citoyennes et Citoyens de Calais. C’est une émanation du Pacte pour la Transition écologique, je ne sais pas si vous l’avez lu dans nos colonnes. Ils vous demandent de vous engager sur une dizaines de propositions, c’est intéressant. Je vous invite en tout cas si vous ne l’avez pas lu à regarder sur notre site internet. Ils attendent vraiment des mesures concrètes, notamment sur le déplacement doux, l’alimentation bio, on en a parlé un petit peu, l’énergie renouvelable. Ils proposent aux candidats, à la fois de Calais et trois autres communes les plus importantes du Calaisis de se positionner. Est-ce que les uns et les autres, dans votre programme, vous avez ces 10 mesures ? Ou est-ce que vous allez répondre à ces 10 propositions ? Ils avaient donné une date butoire qui était celle du 29 février.

Jean-Michel Lobry : Alors, qui répond ces propositions de ce collectif ? Je précise, sur les temps de parole, Natacha Bouchart vous êtes à 5 minutes 54, suivie par Françoise Millot à 5 minutes 24. Nous avons Virginie Quénez à 5 minutes et 3 secondes. Ensuite nous avons Laurent Roussel à 4 minutes 54, 4 minutes 22 pour Pierre Taverne et 4 minutes 20 pour Rudy Vercucque. Donc comprenez qu’il faut parler, mais vite ! Hein ?

Natacha Bouchart (liste de la majorité sortante)

Natacha Bouchart (58 min 20 s) : Je sais, c’est frustrant pour tout le monde mais… J’ai un vrai programme pour Calais une ville durable, avec des propositions très concrètes sur la suppression des gobelets en plastique, l’utilisation de pailles biodégradables, l’attribution de gourdes à l’ensemble des maternelles, des collégiens, des lycéens, les boîtiers contrôlant la qualité de l’air, c’est des choses très précises. Des places aussi… La mise en place aussi d’un écolabel avec les organismes avec qui nous allons subventionné ou conventionné. Et puis la journée bio, il y en a déjà en tous les cas aujourd’hui dans les repas de la cantine. On a également des chartes et une création de chaufferie de biomasse au Fort-Nieulay. Et puis les nouvelles mobilités, je pense que le meilleur des exemples aujourd’hui c’est la gratuité des transports. Il ne faut pas la négliger, c’est important. On voit qu’il y a une explosion de fréquentation, donc en terme d’économie en tout les cas de CO², c’est quelque chose d’important. L’engagement des arbres dans le programme, c’est 1000 arbres par an et ça aussi sur la durée du mandat. Et puis il y a les pistes cyclables, les véloroutes, les liaisons douces. Donc c’est un programme très complet qui prend en compte les changements d’habitudes, du culture, des populations depuis ces six dernières années. Et bien évidemment, c’est le reboisement de tout ce qui a du être supprimé pour des raisons diverses ou difficiles pendant ces dernières années.

Jean-Michel Lobry (1 h 4 s) : J’étais la semaine dernière aux assises européennes de la transition énergétique à Bordeaux. La majorité des élus qui se sont exprimés disaient – ou candidats, ou élus candidats – nous allons devoir prendre des mesures radicales.

Natacha Bouchart : Et oui.

Jean-Michel Lobry : Où sont vos mesures radicales, les uns les autres ? (en désignant Natacha Bouchart) Vous vous êtes exprimée. Qui veut prendre la parole ? Madame.

Virginie Quénez (1 h 24 s) : Je voudrais rebondir sur ce collectif et puis répondre également à vos mesures radicales que vous… sur lesquelles vous nous interrogez. J’ai pris connaissance effectivement de la demande de ce collectif et nous avons déjà, nous avions déjà commencé à y travailler au sein de Respirer Calais 2020 puisque des groupes de travail s’attelaient à la tâche. Nous avons plusieurs propositions à faire dans ce cadre. Déjà en parlant de logement, je voulais préciser toute à l’heure, c’est le plan de réhabilitation thermique. On voudrait également utiliser des usines qui sont sur place, comme par exemple Graftech, où il y a des énergies qui sont perdues, pour pouvoir les réutiliser. Utiliser le futur crématorium, par exemple, pour le relier au réseau de chaleur. Alors j’entends parler de déplacement…

Jean-Michel Lobry : Il va falloir le vendre ça.

Virginie Quénez : Comment ?

Jean-Michel Lobry : Il va falloir l’expliquer.

Virginie Quénez : Il va falloir l’expliquer, mais… J’entends parler ensuite de déplacement, puisque madame Bouchart met en avant les voies douces, le bus gratuit. Bon le bus gratuit qui était une proposition de la gauche en 2014, on nous prenait pour des fous.

Jean-Michel Lobry : Vous signez ça.

Virginie Quénez : Évidemment qu’on signe, on l’avait proposé en 2014. Les liaisons douces, écoutez c’est le programme de 2014 de madame Bouchart qui n’a pas été mis en place. Ce qu’on propose, c’est de verdir la ville. Oui, il y a eu beaucoup d’arbres qui ont été arrachés. On est sur la place d’Armes, rien qu’ici, pour construire cette place ça n’a pas été remis. Nous ce qu’on propose c’est de verdir la ville et de planter 20 000 arbres. On est pas à 1 000 arbres par quartier, sans compter ceux qui ont été enlevés, mais bien de créer des parcs urbains.

Jean-Michel Lobry : Cette ville est trop minérale ?

Virginie Quénez : Je pense qu’il manque vraiment des lieux pour se poser, des lieux agréables, des lieux de verdure où on peut jouer avec les enfants, on peut se promener, on peut faire du vélo.

Olivier Pecqueux : Ce qui va intéresser les calaisiens c’est justement 20 000 arbres, est-ce que vous avez déjà les endroits précis où vous allez les planter ? Parce que il faut trouver aussi les lieux pour les mettre.

Virginie Quénez : Oui, sur le site de l’ancien hôpital notamment. Nous envisageons de faire un grand parc, un grand parc pour les calaisiennes et les calaisiens.

Jean-Michel Lobry : D’accord. Exprimez ce genre de choses. Alors vous avez un crédit de temps messieurs Vercucque et Taverne, on va vous entendre. Et ensuite on va vers Laurent Roussel. Vous deux. Allez-y monsieur.

Pierre Taverne (1 h 2 min 47 s) : Alors moi en terme d’écologie, il y a une chose qui m’est venue en écoutant certaines personnes, c’est par rapport aux mégots sur la plage. C’est une chose qui est en train d’émerger. C’est effectivement…

Jean-Michel Lobry : Vous fumez ?

Pierre Taverne : Pardon ?

Jean-Michel Lobry : Vous fumez ?

Pierre Taverne : Non, je n’ai jamais fumé de ma vie. Donc vous voyez… C’est en direct. Et donc j’ai écouté. Beaucoup de gens disent que cette belle plage mériterait d’avoir une possibilité où les gens qui veulent fumer, puissent éteindre leurs mégots et les mettre dans des endroits sûrs, et qui permet à la plage de ne plus avoir de mégots à l’intérieur du sable.

Jean-Michel Lobry (1 h 3 min 3 s) : Quelques secondes madame Bouchart. Quelqu’un vous interpelle, Stéphane, en disant (affichage à l’écran du message d’un téléspectateur) : « C’est pas vrai, il n’y a pas de bio dans les cantines, c’est seulement une fois par mois. »

Natacha Bouchart : Non c’est pas… il s’est trompé, c’est pas une fois par mois, c’est une fois par semaine.

Virginie Quénez : Une fois par mois.

Natacha Bouchart : Par semaine.

Jean-Michel Lobry : Alors, une fois par mois ? une fois par semaine ?

Virginie Quénez : Mes enfants y mangent.

Natacha Bouchart : C’est une fois par semaine. On a un contrat avec une société, on a un cahier des charges, et dans ce cahier des charges il y a l’obligation…

Jean-Michel Lobry : (à Olivier Pecqueux) Vous avez des enfants dans les écoles à Calais ?

Natacha Bouchart : …d’un repas bio une fois par semaine.

Olivier Pecqueux : J’ai des enfants mais pas à l’école à Calais, mais c’est bien, ça va être un très bon sujet d’enquête pour la Voix du Nord. Donc on reviendra dessus, on va décrypter ça.

Pierre Taverne (1 h 4 min 10 s) : Par rapport à cela…

Jean-Michel Lobry : Monsieur, oui, prenez le micro pour parler.

Pierre Taverne : Par rapport à cela justement, ça tombe bien puisque ça se passe dans notre ville, c’est qu’effectivement, une idée intéressante c’est de créer des postes de maraîchers dans les communes, et donc pourquoi pas à Calais. Et à ce moment là, qui alimenterait en bio les cantines scolaires par exemple.

Jean-Michel Lobry (1 h 4 min 32 s) : Rudy Vercucque, vous avez 1 minute, et ensuite, 1 minute 30 pour vous Laurent Roussel.

Rudy Vercucque : Oui, donc effectivement, comme tout le monde j’ai reçu le mail du collectif pour l’environnement. Toutes les propositions n’étaient pas déclinées dans le mail. Ils invitent bien évidemment à rejoindre leur site ou à les contacter. Donc je vous le dis honnêtement, je n’ai pas encore eu le temps de les contacter. Je le ferai par la suite, parce que je travaille dans la vraie vie à côté, donc je n’ai pas forcément le temps. Il y a des propositions qui étaient assez pertinentes. Il y a des choses sur lesquelles nous nous sommes aussi assez vigilants. C’est que on souhaite par exemple transformer le parc automobile de la ville et de l’agglomération en parc vert, avec des énergies non polluantes. Cela peut être un axe de progrès. On peut parler aussi de la végétalisation des façades, on peut parler aussi d’enterrer les réseaux donc c’est plutôt visuel, mais surtout passer tout l’éclairage en LED. C’est une économie aussi d’énergie. Nous pensons aussi mener une réflexion afin de créer des réseaux wifi partagés pour limiter l’exposition des ondes aux citoyens. Ça aussi, c’est quelque chose qui n’est pas mais nous y pensons également. Et enfin, concernant le vivre ensemble, effectivement, donc je souhaite rétablir les médiateurs sociaux de quartier qui ont été retirés par madame Bouchart et monsieur Dumont, car sans la présence d’agents de proximité, à l’écoute de la population, nous n’aurons pas les remontées de terrain claires. Donc effectivement, je rejoins madame Quénez sur ce point, c’est de faire un élément très important, les médiateurs sociaux, remonter les problématiques, et ça il faudra vraiment le mettre par quartier. Voilà, ça c’est un point très important aussi.

Jean-Michel Lobry (1 h 5 min 48 s) : Laurent Roussel, vos propositions radicales qui émergent. Quelles sont les aspérités de votre programme pour mieux vivre à Calais ? Ensemble.

Laurent Roussel (liste Rassemblement des citoyens calaisiens)

Laurent Roussel : Nous allons donc rendre la ville végétalisée et attractive afin justement que la population puisse se sentir… vivre dans un environnement calme, serein. Et notre première action sera d’arrêter la Majest’In qui pollue énormément puisqu’on fait trois fois le plein. La Majest’In gène énormément la population calaisienne. Ensuite, nous allons revoir le plan de circulation puisque Calais a énormément de retard par rapport à d’autres grandes villes. Nous allons revoir donc tous les axes principaux afin qu’on puisse revoir le problème des pistes cyclables. Personne n’en parle alors que c’est un sujet qu’on en parle depuis des années. Revoir les parcours de santé, développer ces parcours. Il faut également revoir le stationnement, revoir éventuellement les stationnements où on peut éliminer le payant, puisqu’il y a des endroits…

Jean-Michel Lobry : Ah ! Alors précisez.

Laurent Roussel : …il y a des endroits qu’on peut supprimer. Il faut revoir… En faisant le plan de circulation ça permettra justement d’éliminer les parkings payants. Ensuite…

Jean-Michel Lobry : Précisez. Vous allez rendre du parking gratuit.

Laurent Roussel : Voilà, nous allons rendre des parkings gratuits à la population.

Jean-Michel Lobry : C’est pas bien pour la voiture dans la ville ça.

Laurent Roussel : Oui parce que nous nous souhaitons justement revoir le plan de circulation et augmenter les Balad’In qui permettrait justement à la population soit d’utiliser les vélos ou la Balad’In, et puis revoir le système. Parce qu’on se bat toujours pour la pollution et aujourd’hui il faut prendre le sujet en main.

Jean-Michel Lobry : Olivier.

Olivier Pecqueux : Juste, oui, pour éclairer les personnes qui ne connaissent pas la Balad’In, c’est la navette gratuite qui permet de faire le lien entre les différents points du centre-ville. Qui maintenant est complétée, plus que complétée par un bus qui est gratuit.

Laurent Roussel : Oui, gratuit qui gène énormément la population. Ensuite je vais parler vite fait pour rattraper un peu mon temps. Nous avons l’intention de remettre la police, augmenter…

Jean-Michel Lobry : Vous l’avez rattrapé.

Laurent Roussel : …d’augmenter, donc nous allons embaucher des policiers municipaux justement pour mettre en sécurité la population 24 heures sur 24. Nous allons donc étudier la quantité nécessaire justement afin qu’on puisse réaliser ce projet. Nous allons mettre aussi un comité de quartier, avec un vrai référent. Chose que madame Bouchart n’a pas su faire puisque dans son planning en 2014, elle avait promit de mettre en place un comité de citoyens qui aujourd’hui n’a quasiment pas été visible.

Jean-Michel Lobry : D’accord.

Laurent Roussel : Nous allons, vite fait aussi, on parle par exemple…

Jean-Michel Lobry : On va éviter les listes, surtout que vous avez dépassé votre temps. Est-ce que parmi vous il y a quelqu’un qui a une proposition radicale en réponse… (en regardant Françoise Millot qui lève la main) Bah ! je n’ai pas posé ma question.

Françoise Millot : Vous voulez des propositions radicales donc…

Jean-Michel Lobry : En réponse à ce que Louise nous dit…

Olivier Pecqueux : C’est le mot « radicale ».

Jean-Michel Lobry (1 h 8 min 47 s) : (rires) En réponse à ce que Louise nous dit à l’instant, Louise nous dit (affichage à l’écran de la question d’une téléspectatrice), et on a regardé le classement national, on confirme : « Calais est très mal notée sur le baromètre du vélo. » Est-ce que vous avez une proposition pour rendre la ville au vélo. Une proposition précise ! et en quelques secondes. Alors, quelques secondes (en désignant Natacha Bouchart).

Natacha Bouchart : En quelques secondes, dans le programme il y aura une cartographie en fait, de l’ensemble de la signalisation des pistes cyclables qui seront intégrées à l’ensemble des communes de l’agglomération.

Jean-Michel Lobry : D’accord. Madame (en désignant Virginie Quénez).

Virginie Quénez : Écoutez je suis ravie de le savoir parce que en attendant on a une passerelle qui a coûté 2,5 millions d’euros, qui va être inaugurée demain, alors qu’aux abords il n’y a aucune piste cyclable. Donc c’est bien de se rendre compte, après la mise en place de la passerelle, qu’il manque des pistes cyclables sur l’ensemble de la ville.

Natacha Bouchart : Elle est cyclable aussi, enfin, c’est n’importe quoi ce que vous racontez.

Virginie Quénez : Oui, mais il n’y a aucune piste, digne de ce nom, qui permet d’accéder à la passerelle.

Natacha Bouchart : C’est ça, prenez… On va faire une piste cyclable en plein milieu du pont Mollien. Il faut aussi avoir un petit peu un état d’esprit de…

Virginie Quénez : Oui, mais il fallait réfléchir un petit peu avant de mettre une passerelle à cet endroit.

Natacha Bouchart (1 h 9 min 56 s) : Non mais ce n’est pas moi qui ai fait le pont Mollien, et vous étiez là madame depuis six ans. Vous êtes intervenue quand, quel jour, à quel moment, à un conseil municipal. Je suis désolée, vous avez voté à 99,5 %…

Virginie Quénez : Dites-nous, elles sont où ces pistes cyclables qui étaient déjà dans votre programme ?

Natacha Bouchart : Vous n’êtes intervenue, en six ans madame, six fois. Six fois vous êtes intervenue. Et quand vous êtes intervenue, en plus, vous êtes intervenue contre monsieur Hénin. Donc à un moment donné, c’est facile d’essayer de se reconstituer une opposition qui a été absente pendant six ans, qui a été absente de toutes les manifestations…

Virginie Quénez : Vous dites qu’elle est absente parce que vous coupez le micro quand ça ne vous convient pas.

Natacha Bouchart : Non, je… je… pas du tout.

Virginie Quénez : Vous ne supportez pas la contradiction.

Natacha Bouchart : Les réunions publiques…

Virginie Quénez : Vous ne supportez pas la démocratie.

Natacha Bouchart : Non, la démocratie… écoutez…

Virginie Quénez : Et c’est bien simple, au conseil municipal et au conseil communautaire vous coupez le micro. Vous êtes à la limite de l’insulte quand ça ne va pas dans votre sens.

Jean-Michel Lobry : (en regardant Natacha Bouchart) C’est vous qui avez les commandes du micro ?

Natacha Bouchart : Pas du tout. J’ai pas la commande du micro. Madame Quénez, on a les propos rapportés qu’on pourra fournir à la presse et aux citoyens si ils le veulent. Ses jours de présence, ses interventions.

Jean-Michel Lobry : Bon, alors…

Natacha Bouchart : On a fait près de 50 réunions publiques, elle n’en a assisté à aucune, zéro.

Virginie Quénez : Où vous parlez toute seule. Preuve encore que vous respectez la démocratie.

Jean-Michel Lobry (1 h 11 min 6 s) : Alors ici c’est moi qui ai la commande du micro, et je vais le donner tout de suite à Guillaume (en regardant la personne chargée de suivre les réseaux sociaux en direct).

Guillaume : Ça c’est fait.

Jean-Michel Lobry : Ça se déchaîne aussi sur les réseaux ?

Guillaume : Alors un petit peu, mais il y a assez peu de propositions. Je vous avoue que au niveau de l’environnement les calaisiens ont pas l’air très très très contents. Je vais reprendre une proposition de Louise, encore. Celle qui parlait du vélo. Alors elle nous dit : « Des idées on en a, levez la chape de plomb », elle s’adresse à madame Bouchart. « Laissez la chance à tout le monde de développer leurs activités » et je pense aussi leurs idées. Parce que je pense que certainement la jeunesse a beaucoup d’idées. Voilà, sur l’environnement.

Jean-Michel Lobry : C’est un sujet pour vous tous ça, de favoriser la prise de position, la co-construction.

Natacha Bouchart : Tous les jeunes qui ont eu des projets à Calais ont été reçus en mairie, (image vidéo figée pendant plusieurs minutes) accompagnés dans leur projet. Voilà, j’ai plusieurs exemples. J’en ai à la Maison Pour Tous, j’en ai chez Calaisfornia, j’en ici avec les pailles qui viennent… qui sont confectionnées… dont on est la première entreprise en France. Donc…

Guillaume : Mais ça c’est obligatoire les pailles.

Natacha Bouchart : Non non c’est pas obligatoire monsieur. C’est qu’on accompagne. On accompagne, on fait de la communication, on relaie les informations. Voilà, on sollicite les partenaires pour que ça fonctionne. Donc on accompagne l’ensemble des projets. La cartographie qui a été faite par Calaiswood, on l’a accompagnée. Tous les projets issus en fait de la jeunesse. Opale Vélo Services, tout ce qu’ils sont en train… tout ce qu’ils ont créé etc., on conventionne même avec eux. C’est à dire que on donne un local, on subventionne, on accompagne. Donc franchement si cette jeune femme elle a des idées, elle a des projets, elle est la bienvenue. Les portes sont ouvertes.

Jean-Michel Lobry (1 h 12 min 53 s) : OK. Alors, Olivier. Est-ce que, avec ce qu’on a entendu – on pourra pas faire un mix – on pourra encore mieux vivre à Calais ?

Olivier Pecqueux et Jean-Michel Lobry, animateurs du débat

Olivier Pecqueux : On ne peut que mieux vivre. Il faut effectivement qu’il y ait une prise de conscience que l’environnement c’est important. Le bien-vivre ensemble, ça passe effectivement par des plantations d’arbres, des pistes cyclables. Calais et le Calaisis d’une manière générale d’ailleurs je pense, l’ensemble de la région, souffre quand même d’un déficit en terme de pistes cyclables, c’est une évidence. Là, ce que j’ai lu, c’est qu’effectivement, il y a un projet au niveau intercommunal. En fait des pistes cyclables, ça ne peut pas s’envisager uniquement à l’échelle d’une commune. Il faut qu’il y ait des coutures au niveau des communes voisines, et d’ailleurs bien au delà. Ce qui est intéressant, c’est si tout le monde est d’accord pour dire qu’on ne peut que progresser, allons-y, et créons des pistes pour avoir d’avantage de vélos.

Jean-Michel Lobry : Oui, sauf que les territoires sont engagés à un zéro carbone à l’horizon 2050. Là on a entendu des améliorations, mais il va falloir avoir le courage politique des changements.

Olivier Pecqueux : Oui, il faudra ce courage, et il faudra des propositions concrètes. C’est pour ça que les réponses à ce collectif qui est un collectif indépendant me paraissent intéressant. C’est à dire que c’est un collectif qui dit : « Nous l’environnement ça nous intéresse et on veut des propositions. » Si dans vos programmes vous n’avez pas encore ces propositions, faites-les. C’est bien aussi d’avoir ces engagements précis, d’être… vous savez où vous êtes attendus. C’est le moment effectivement de se manifester. Et d’ailleurs, 10 propositions, cela peut être 20, je pense que… pourquoi s’arrêter à 10 ?

Jean-Michel Lobry : Et donc vous vous pourriez, dans La Voix du Nord, après le délai du 29 février, prendre un tableau, les six, sept, huit candidats, les 10 propositions et leurs réponses ? Ça c’est de la bonne communication.

Olivier Pecqueux : Oui évidemment, alors nous on fera pas de la communication.

Jean-Michel Lobry : Non non mais de la bonne information.

Olivier Pecqueux : Oui, voilà. Nous on fera… on va assurer effectivement une sorte de service après-vente. C’est-à-dire qu’on va regarder, on sera attentif pour voir si…

Jean-Michel Lobry : Vous avez rendez-vous à, le 29 février.

Olivier Pecqueux : … vous avez de vraies propositions. Après, ce seront certainement des propositions qui seront différentes les unes des autres, mais qui sur certains points vont se rejoindre. Cela va nous intéresser de suivre ça et de voir si derrière il y a du concret. C’est-à-dire, ce n’est pas effectivement des propositions qui sont juste émises. Il faut que ce soit du réalisable et comptez sur nous aussi pour les personnes qui seront élues pour pouvoir voir si dans 6 ans la personne qui a été élue… pour voir si les projets qui ont été annoncés ont été réalisés.

(reprise de la vidéo en directe et transition sur le sujet des migrants)

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